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L'énergie est définie en physique comme la capacité d'un système à produire un travail, entraînant un mouvement ou produisant par exemple de la lumière, de la chaleur ou de l’électricité. C'est une grandeur physique qui caractérise l'état d'un système et qui est d'une manière globale conservée au cours des transformations. L'énergie s'exprime en joules (dans le système international d'unités) ou souvent en kilowatts-heures (kW·h ou kWh).

Outre l'énergie au sens de la science physique, le terme « énergie » est aussi utilisé dans les domaines technologique, économique et écologique, pour évoquer les ressources énergétiques, leur consommation, leur développement, leur épuisement, leur impact écologique. Les principales ressources énergétiques sont les énergies fossiles (le gaz naturel, le charbon, le pétrole), l’énergie hydroélectrique, l’énergie éolienne, l’énergie nucléaire, l’énergie solaire, l'énergie géothermique.

Dr. Faustin Luanga Mukela | Genève |

RDC

Secteur d'énergie

Par le professeur Faustin LUANGA 26.02.2016

Aucun développement industriel n'est possible sans source d'énergie... La RDC dispose du plus grand potentiel énergétique (estimé à environ 100 000 MW) du continent africain.  Cependant, seulement 3% de ce potentiel est exploité sur une capacité de production de 2 459 MW dont 2 417 MW pour les centrales hydroélectriques et 42 MW pour les centrales thermiques.  Les besoins de la RDC en énergie électrique sont évalués à 1 300 MW alors que le niveau actuel de production de la Société nationale d'électricité (SNEL) est de l'ordre de 700 MW, d'où un déficit de 600 MW.

Malgré d'énormes potentialités en énergie électrique, seuls 6% des ménages sont desservis en électricité au niveau national tandis que 40% des ménages ont accès à l'électricité à Kinshasa. Le taux national d'électrification en RDC reste faible (environ 6%) et celui de la pénétration, c'est-à-dire le rapport entre les localités électrifiées et identifiées, est estimé à 1,4 sur 1000, bien en dessous de la moyenne des pays africains (41%). 

 

Nonobstant son monopole de fait, la SNEL est incapable de remplir ses missions statutaires, et procède à de nombreuses coupures - les fameux délestages - (environ 180 par an). Les coupures intempestives de courant demeurent un problème majeur et obligent beaucoup de consommateurs et des sociétés à recourir à des groupes électrogènes comme source auxiliaire. Le coût d'un approvisionnement stable, par un groupe électrogène fonctionnant en continu, demeure très élevé. Par ailleurs, la maintenance et la réhabilitation des installations se font de manière ad hoc, uniquement en cas d'urgence; le matériel est obsolète ou inopérant.  

 

Le réseau congolais de transmission et de distribution d'électricité demeure fragmenté, non interconnecté et d'une étendue insuffisante pour couvrir l'ensemble du territoire national.  Le réseau actuel comprend quatre principaux systèmes (nord, est, centre et sud), chacun opérant de manière indépendante et reliant des centrales de production à des centres de consommation. Cette fragmentation rend l'optimisation globale de la distribution d'électricité quasiment impossible. 

 

Depuis 2010, deux réformes majeures sont intervenues dans le secteur de l’électricité et l’eau. Il s’agit d’une part, de la réforme et la libéralisation du secteur de l’électricité et d’autre part, de la promulgation du Code de l’Eau en date du 31 décembre 2015. En effet, la  loi n°14/011 du 17 juin 2014 relative au secteur de l’électricité en RDC a été promulguée et consacre désormais la libéralisation de toutes les branches de ce secteur, à savoir la production, le transport, la distribution, la commercialisation, y compris l’importation et l’exportation. Ce nouveau cadre juridique prévoit également une architecture institutionnelle comprenant notamment une Autorité de Régulation de l’Électricité et un établissement public chargé de la promotion et du financement de l’électricité en milieu rural et périurbain.

 

Cette réforme ouvre la voie pour l’entreprenariat privé et le développement de partenariats. Le gouvernement attend ainsi accélérer, par cette voie, la construction d’un marché national de l’électricité plus attractif pour des investissements privés nationaux et étrangers, afin de combler rapidement le déficit énergétique que connait le pays; mais également, en vue d’intégrer la perspective d’un marché régional de l’électricité.

 

Afin de réduire le déficit en énergie, il est prévu la construction de deux autres centrales que sont Inga III (3'800 MW) et Inga IV "Grand Inga" (35'000 MW) qui viendront accroître la capacité d'exportation de l'énergie du pays. [Veuillez élaborer sur l'état d'avancement de projet Grand Inga].

 

L'abondance des ressources en eau naturelle, tant de surface que souterraine en RDC (environ 53% de réserve d'eau douce d'Afrique), contraste avec le faible taux d'accès et de disponibilité en eau potable des populations. À ce sujet, selon les autorités congolaises, seule 23% de la population nationale est alimentée en eau potable (41,5% en milieu urbain, 12% en milieu rural). Sur une capacité de production installée estimée à 361 289 900 m3, la REGIDESO, société d'État jouissant encore de monopole de fait, produit annuellement 238 900 427 m3, soit un coefficient d'utilisation de 66%. La demande globale minimum d'eau potable est de 3,2 millions m3 par jour contre une production journalière de 0,75 millions m3.  Le déficit de desserte en eau potable est donc de 2,45 millions de m3 par jour.  

 

Pour réduire ce déficit et redynamiser le secteur, le gouvernement a libéralisé depuis le 31 décembre 2015, la production et la distribution ou transport de l'eau sont ainsi libéralisées, sauf l’exportation d’eau. Le gouvernement accorde aussi une priorité à la relance du programme d'hydraulique rurale, l'achèvement des chantiers d'adduction d'eau potable en cours, la création de nouveaux points d'eaux et l'amélioration du réseau de distribution. En termes d’infrastructures, le gouvernement a déployé des efforts pour l’amélioration de l’approvisionnement en électricité et en eau potable, tant dans les milieux urbains que ruraux. Au nombre des actions figurent la réhabilitation des infrastructures existantes gérées par les compagnies nationales d’électricité et d’eau (SNEL et REGIDESO), la construction de nouvelles infrastructures dont la Centrale de MATEBE inaugurée le 16 décembre 2015, avec une puissance de 12,6 MW; la réhabilitation et le renforcement des installations, la recherche des solutions palliatives, notamment solaires et l’importation d’énergie. 

 

Cela a notamment permis de faire passer, entre 2013 et 2015, le taux de desserte nationale en électricité de 9% à 15%, toutefois encore faible par rapport à la moyenne africaine de 30%. La desserte nationale en eau potable, quant à elle, est de 26% contre une moyenne africaine de 60%. Par ailleurs, le gouvernement a pris une série d'initiatives dans le sens de l’amélioration de l’accès à l'eau et à l’électricité. Cela s’est traduit par des mesures de facilitation et d’allègement des procédures d’accès à l’électricité, la réduction des délais et des coûts de raccordement moyenne tension aux réseaux de la compagnie nationale de l’électricité, la SNEL. Ainsi, le coût de raccordement est passé de 28.801 $EU en 2011 à 15.247 $EU en 2015, soit une réduction de 47%. 

 

Les tarifs d'électricité sont fixés en concertation entre la SNEL et l'État pour les consommations des ménages, et sont négociés entre la SNEL et les clients industriels (gros consommateurs). Quant aux prix de l'eau, ils sont homologués par l'État. La tarification du secteur est administrée par le Ministère de l'économie à travers le Comité de suivi de tarif regroupant le Ministère de l'économie, le Ministère de l'énergie, le Ministère des finances, le Ministère du budget, le Ministère du portefeuille, la SNEL et la REGIDESO, la Commission nationale d'énergie et la Fédération des entreprises du Congo. Nonobstant les mesures de libéralisation dans le sous-secteur d'eau et de l'électricité, les prix demeurent très bas et réglementés; en deçà du seuil de rentabilité d'énormes investissements que requiert le secteur. Cela n'est pas du tout de nature à encourager d'investissements (surtout privé) dans ce secteur.

 

L'importation d'électricité et de produits pétroliers est sujette au tarif douanier de 10%, avec de valeurs variant entre 5 et 20%, sans oublier les autres droits et taxes. Dans un pays à déficit énergétique cela paraît contreproductif. Sur le plan international et sous régional, la RDC est partie prenante de la Commission internationale du Bassin Congo – Oubangui – Sangha (CICOS) et de l'Initiative Bassin du Nil (IBN).

 

Que faire? Quelle est la politique énergétique du pays? Quels sont les objectifs poursuivis par le gouvernement? Quels en sont les instruments? Est ce que ces instruments sont de nature à permettre au pays d'atteindre les objectifs assignés? Merci d'avance pour vos échanges que je souhaite, novateurs, complémentaires et enrichissants. Les réponses et les propositions de solutions, vont paraître dans un livre - programme et didactique - "Pour un Nouveau Congo..." Faustin Luanga, économiste congolais au service de l'humanité...  

 

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