Le Président de la République, le Rais Kabila, doit s'adresser à la nation et parler (Article 77 de la Constitution). Il choisira le moment et le contenu de son discours. Cependant, il est impératif qu'il déclare sans équivoque, entre autres, qu'en tant que "garant de la constitution" il va la respecter. C'est le sens même de son serment constitutionnel (Article 74 de la Constitution). Quand le doute s'installe, il est vraiment nécessaire de savoir et de pouvoir rassurer pour dissiper des malentendus. D'ailleurs il n'y a même pas à polémiquer sur l'évidence. Concernant son avenir et son statut politique, la constitution qui régit le pays est très claire. Le Président de la République est élu au suffrage direct universel pour un mandat de 5 ans, renouvelable une seule fois (Article 70 de la Constitution); l'ancien Président est Sénateur à vie (Article 104 de la Constitution); le Président est Garant de la Constitution (Article 69). Sa déclaration mettra fin aux doutes, aux enchères et spéculations politiques (tant au niveau national qu'international) en cours et ramènera de la sérénité... Le Président Yaya Boni du Benin ne l'avait il pas fait chez lui?
Ensuite, pour bien finir son mandat et préparer probablement au mieux sa succession, le Président Kabila doit réapprendre à travailler... Cela commence par la mise en ordre de son "Cabinet Officiel", amputé de plusieurs conseillers et directeurs devenus Ministres ou Députés, mais qui n'ont jamais été remplacés; pour certains depuis plusieurs années! Un très bon et compétent Cabinet, pas seulement aidera le Chef de l'Etat à bien faire son travail, mais surtout étouffera l'influence "des cabinets parallèles" qui sont très nuisibles pour un fonctionnement harmonieux et efficace de la gestion du pays au sommet de l'Etat. Avoir un Cabinet en ordre de travail est aussi une de meilleures façons de bien diriger le pays et aussi de préparer sa succession...
 

1. Les responsables politiques et militaires ayant entraîné ces troubles causant mort d'hommes doivent tirer des conséquences politiques et professionnelles de leurs actes. Certains devront avoir le courage de s'excuser publiquement et demander pardon au peuple congolais. Ne sous-estimez pas la force du pardon; le pardon libère et vous rend vraiment libre. Cependant, le pardon n'exclut pas non plus la saisine de la justice tant nationale qu'internationale. D'autres par contre, devraient démissionner ou être pousser à le faire ou tout simplement être démis de leurs fonctions.
    

2. La fameuse loi électorale devrait être élaguée des "paragraphes conflictogenes" ou purement abandonnée. Le Président de la République pourrait s'abstenir de la publier, car il aurait ainsi montré à son tour avoir compris le message du peuple, qui a crié son désarroi et son désamour dans la rue...
    

3. Réhabiliter la CENI dans ses prérogatives et lui donner des moyens. Pendant tout le brouhaha autour de la fameuse loi de discorde, la CENI n'a été ni visible ni audible! Elle semblait avoir carrément disparu. La CENI, réhabilitée, devrait ainsi fournir un calendrier global respectant et respectueux de la constitution et exiger des moyens conséquents pour faire son travail.
    

4. La communauté internationale (bilatérale et multilatérale y compris la MONUSCO) et le gouvernement congolais devrait s'engager à fournir de moyens appropriés et conséquents à la CENI.
    

5. Des Partis Politiques de toute tendance doivent refléter les aspirations du citoyen congolais; décliner ces aspirations en projets politiques et en programme de gouvernement pour une alternance ou une continuité crédible et viable de la gestion de la République, capables de nous faire rêver nous congolais - électeurs et souverain primaire - détenteurs de tout pouvoir.
    

6. La Société Civile dans ses multiples facettes devraient continuer son travail de pédagogie et de sensibilisation sur des valeurs républicaines et citoyennes...
    

7. Tous les congolais ayant le droit de jouir des richesses nationales (article 58 de la Constitution); la formulation et la gestion de l'économie nationale doit être au service de l'amélioration du bien être du citoyen congolais. A cet effet un Plan Marshall pour le Développement intégré et intégral de la RDC est nécessaire pour l'émergence certaine du pays à l'horizon 2030. Ce plan avec ses mécanismes de financement doit tenir compte des aspirations des congolais, des intérêts stratégiques de la RDC ainsi que ceux de nos partenaires régionaux et internationaux... Nous y travaillons.
    

8. Personnellement, je pense que tout demeure possible pour une démocratie apaisée en RDC. Il suffit de le vouloir, de vouloir le faire, et surtout de le faire...
    

9. Jimi Hendrix disait: When the "power of love" overcomes the "love of power", the world will know peace - Quand le "pouvoir de l'amour" dépasse "l'amour du pouvoir", le monde (en occurrence le Congo, notre pays) connaîtra la paix...